Cyclisme

Actuellement se déroule le Giro et on rentre dans la semaine décisive

Bon, mon petit bilan de ce Tour 2022. C'est totalement subjectif donc tout le monde ne sera pas d'accord avec moi. J'ai quand même essayé de prendre en compte le niveau, les objectifs, le budget et les forces en présences des équipes pour faire ce bilan. Avec à la fin, un petit point global sur ce Tour 2022 et mon avis sur les performances qui soulèvent déjà pas mal de questions.



Jumbo-Visma
3 étapes pour Van Aert (et un wagon de secondes places), 2 étapes pour Vingegaard et une pour Laporte.
6 étapes remportées, le Maillot Jaune et le Maillot à Pois pour Vingegaard, le Maillot Vert et le Super Combatif du Tour pour Van Aert. C'est difficile de faire mieux que ça. Un Tour survolé par la formation Néerlandaise, qui aura profité de son armada incroyable pour faire un très coup au Granon. L'étape 15 aura était l'étape de tous les dangers avec le non-départ de Roglic, l'abandon de Kruijswijk en cours d'étape et la chute de Vingegaard. L'équipe a quand même laissé entrevoir un vrai sentiment de confiance, probablement même un excès de confiance. Vingegaard est notamment à deux doigts de tomber dans la descente, juste avant la chute de Pogacar. Il est aussi proche de se foutre en l'air lors du CLM final. A certain moment, on a aussi eu du mal à lire la stratégie de l'équipe avec notamment des échappées de Van Aert qui semblaient vouées à l'échec. Même lors de la victoire de Laporte, il n'est pas mis dans les meilleures conditions, il se retrouve seul à la fin et il peut remercier Stuyven et Bodnar au final.

Mais dans tous les cas, c'est un Tour de rêve pour eux.

UAE Team Emirates
Alors oui, l'objectif était de gagner un troisième Tour consécutif et ils ont échoué. Mais quand tu gagnes 3 étapes avec Pogacar, avec le Maillot Blanc (Pogacar a battu le record de jours consécutifs en Blanc), tu ne peux pas dire que ton Tour est raté. D'autant que tu te retrouves à 6 à la mi-Tour. McNulty a quand même confirmé qu'il pouvait être un vrai équipier en or. Et avec cet échec, UAE sait à présent qu'il faut recruter d'autres coureurs de cet acabit. Majka a fait un gros boulot aussi avant sa malheureuse blessure. Hirschi est un flop complet, mais il ne devait pas faire le Tour à la base.

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INEOS Grenadiers
Une troisième place au Général pour Thomas, une victoire d'étape inentendue de Pidcock à l'Alpe d'Huez où il donne une leçon de descente, une première place largement méritée au Classement par Equipes, c'est un Tour solide pour les Britanniques. Le fait que Ganna ne gagne pas un des deux chronos doit surement être une déception. Et à titre personnel, je trouve qu'ils n'ont jamais vraiment pesé sur la course, même quand ils avaient 3 coureurs dans le Top 10. J'avais espoir de les voir tenter des coups mais au final, ils se sont contentés de ce résultat. Il faut dire que Yates n'a jamais montré de signaux encourageants, et sa 10e place n'est pas vraiment représentative de son Tour au final. Pidcock termine lui 17e, à 1h30 du premier. Il a logiquement explosé après une première partie de Tour parfaite. Martinez lui a fait une incursion dans le top 10 avant de disparaitre. Au final, Thomas fait surement l'un de ses meilleurs Tour, il réussi surtout à éviter la chute qui vient généralement bousiller tous ses espoirs.

Quick-Step Alpha Vinyl Team
Une équipe qui s'est attirée les foudre du public Français pour ne pas avoir sélectionné Alaphilippe et Sénéchal (le Champion de France sera finalement là après le forfait de Tim Declercq à cause du Covid) et du public Belge pour ne pas avoir pris Evenepoel (qui ne voulait pas venir) ou même Britannique avec l'absence de Cavendish. Ils auront fait fermer toutes les bouches en moins de 48h avec la victoire de Lampaert sur le chrono inaugural lui permettant de porter le Maillot Jaune un jour et la succès de Jakobsen le lendemain. La suite a été plus dure mais de toute façon, le Tour était déjà réussi pour eux. Les profils se durcissant, Jakobsen a disparu des premières places, là où les costauds comme Van Aert, Matthews ou Philipsen étaient toujours présents. On peut signaler les 3 top 10 de Sénéchal dont une 4e place à Cahors, les nombreuses échappées de Cattaneo ou Honoré également. Mais avec deux étapes, c'est une cuvée réussie.

Alpecin-Deceuninck
Ce Tour était tellement mal parti pour la formation Belge. Après une 5e place sur le CLM de Copenhague, Van Der Poel trainait sa misère dans le peloton, incapable de peser sur la course après avoir disputé un Giro où il était de tous les coups. Il enchainait pour la première fois deux Grands Tours et il voulait voir Paris. Mais il mettre pieds à terre lors de l'étape 11, celle du Granon. A coté de ça, Philipsen fait des places d'honneur au Danemark, 5e et 3e, avant de faire second sur la première arrivée en France, à Calais, puis 8e de l'étape 5. Il croyait qu'il ne pourrait pas se défaire de sa malédiction du Tour de France (3 fois second donc l'étape des Champs et 3 fois troisième sur l'édition 2021). Puis finalement arrive la chaotique étape 15, il arrive à tirer son épingle du jeu et bat Van Aert au sprint. Il ira quand même chercher une autre seconde place à Cahors, alors qu'il était de loin le plus fort, mais Laporte avait réussi à s'extirper du peloton. Peu importe, la plus belle l'attendait 48h plus tard, à Paris, avec une prestigieuse victoire devant Groenewegen, sur les Champs. Deux étapes, c'est un super bilan.

Team BikeExchange - Jayco
Vu l'équipe engagée sur ce Tour, il n'y avait aucun doute, on venait ici pour jouer les sprints massifs et les étapes pour baroudeurs. Dès la troisième étapes, l'objectif était rempli avec Groenewegen qui s'imposait au Danemark devant le Maillot Jaune Van Aert et Philipsen. Un Groenewegen qui disparaitra des radars avant de signer deux top 10 en fin de Tour et cette deuxième place sur les Champs. Mais le plus beau succès de l'équipe, il va être pour Michael Matthews, qui prend le relai une fois que Groenewegen rentre dans le rang. Second à Longwy derrière Pogacar, second à Lausanne deux jours plus tard derrière Van Aert, il ne se décourage pas et prend l'échappée dans l'étape accidentée qui voit les coureurs partir de Saint-Etienne pour arriver à Mende avec la fameuse Montée Jalabert. Alors qu'il est entouré de purs grimpeurs comme Uran, Meintjes, Kamna, ou encore Soler et Pinot, il fait péter tout ce beau monde et s'envole dans la montée finale. Bettiol le dépasse mais Matthews s'accroche, revient et se permet même de lâcher Bettiol dans les derniers gros pourcentages. 5 ans qu'il n'avait pas levé les bras sur le Tour et il offre à la formation Australienne son second succès sur ce Tour. Deux étapes, c'est propre.

 Israel - Premier Tech
Une équipe raillée, moquée pour son effectif de "retraités". Quelle douce revanche pour cette équipe. Et ça commence pourtant mal avec Impey qui renonce avant le départ à cause du Covid alors qu'il avait un vrai coup à jouer avec la forme affiché sur le Tour de Suisse. Mais il en fallait plus pour enterrer cette équipe. Simon Clarke, 36 ans, s'impose sur l'étape 5, l'étape de tous les dangers, celle des pavés. Un petit sprint, face à Van der Hoorn, Poweless et Boasson Hagen. Clarke ne verra pas Paris à cause du Covid. Il quitte l'équipe lors de l'étape 15. Une étape où Hugo Houle termine 14e du sprint, après avoir signé une belle 3e place deux jours plus tôt à Saint-Etienne, battu par l'expérimenté Pedersen. Mais Houle ne lâcher rien. Celui qui a terminé le Paris-Nice seul dans son équipe, 13e au Général et jamais plus bas que 47e sur une étape, ressort dans les échappées. Le lendemain de sa 14e place, il s'immisce dans un gros groupe, en compagnie notamment de son équipier Woods. Il s'extirpe du gros groupe pour préparer le terrain pour Woods. Mais ça se marque derrière. Woods n'est pas seul, il est notamment accompagné par Jorgenson et il ne peut pas attaquer au risque de ramener Jorgenson sur Houle. Hugo s'impose finalement à Foix, la première victoire de sa carrière si on enlève ses titres nationaux, une victoire qu'il dédiera à son frère décédé. Il terminera même 24e au Général. Un classement Général où Fromme figurait bien avant de devoir abandonner à cause du Covid. Une belle 3e place à l'Alpe d'Huez pour lui. Plus compliqué pour Woods qui termine lui aussi 3e à Foix derrière Houle, mais qui est lourdement tombé dans ce Tour. Il devait viser le Maillot à Pois mais il a rarement pu s'exprimer dans les échappées. Et comme si ça ne suffisait pas, il déclare forfait le matin de l'étape de Paris à cause du Covid. Il s'agissait de la dernière équipe avec deux victoires d'étapes.

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EF Education-EasyPost
Difficile de trouver une équipe plus malchanceuse que EF. Entre les chutes de Uran, Bissegger qui tombe deux fois lors du premier chrono, qui a un ennui mécanique lors du second chrono, Powless tombe aussi il me semble. Doull se prend une grosse chute à cause d'un bidon. Bref, il y a eu un nombre incalculables de douilles pour cette équipe sur ce Tour de France. Mais il y en a un qui se sera quand même bien éclaté et c'est Magnus Cort Nielsen. Présent dans les 3 échappées lors des 3 étapes au Danemark, il sera passé en tête des petites cotes pour porter le Maillot à Pois. Ovationné telle une rockstar, il profitera à fond de ce bain de foule et de l'opportunité d'une vie pour un étranger sur le Tour de France, rouler à domicile. Et la cerise sur le gâteau sera la victoire lors de la 10e étape, dans une grosse échappée. Il bat Schultz sur la ligne. Malheureusement, il abandonne au départ de l'étape 15, positif au Covid. Un profil qui aurait pu lui convenir et surtout, une arrivée riche en souvenir pour lui vu qu'il avait gagné à Carcassonne en 2018. Quoiqu'il en soit, ça fait toujours une victoire d'étape, et comme on dit, une fois que tu as gagné une étape, ton Tour est réussi (sauf si tu t'appelles UAE ou Jumbo). EF ne déroge pas à cette règle.

AG2R Citroën Team
AG2R ne déroge pas non plus à cette règle. En s'imposant en solitaire lors de l'étape 9, Bob Jungels sauve le Tour de la formation de Vincent Lavenu. Une victoire d'étape, qui vient compenser tous les malheurs qui se sont également abattus sur cette équipe. A commencer par Ben O'Connor, candidat au top 10 (4e l'an passé) mais qui tombe deux fois et abandonne. Aurélien Paret-Peintre qui était censé être la carte numéro 2 pour le Général n'aura jamais vraiment existé, il quitte même le Tour à cause du Covid et ce n'est pas le seul côté AG2R. La formation termine son Tour à 3. Mais peu importe, un objectif a au moins été rempli. A noter que Jungels termine quand même 12e au Général

Trek - Segafredo
Et enfin, la dernière équipe à gagner une étape, la Trek. Les candidats étaient nombreux, à commencer par Mollema. Au sortir d'un Giro où il aura flirté avec la victoire et terminé 26e au classement Général, le Hollandais a montré des signes de fatigue sur ce Tour. Très bien placé sur les deux chrono, il décroche une honorable 25e place au Général. Ciccone, auteur lui d'un Giro réussi avec une victoire, aura eu beaucoup de mal sur ce Tour, ne donnant jamais l'impression de pouvoir jouer la victoire. L'objectif Maillot à Pois aura également été impossible à aller chercher. Tout reposait sur Mads Pedersen, lui qui tourne autour d'une victoire sur un GT depuis un moment, et notamment le Tour de France. Et ce sera chose faite lors de l'étape 13 à Saint-Etienne. Un profil accidenté propice à une échappée, qui ira au bout. Sortis du petit groupe, ils étaient 3 et Pedersen règle au sprint Wright et Houle. Pedersen se signalera à nouveau deux jours plus tard avec une 3e place lors du sprint massif remporté par Philipsen.

Un mot sur Quinn Simmons, le plus jeune coureur au départ de ce Tour. Un brillant futur attend ce coureur. Quelle énergie. Surement le second au Super Combatif derrière Van Aert. La Trek doit absolument garder ce bijou et ne prendre soin.

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Groupama - FDJ
Ils auront fait toutes les places d'honneur, avec Gaudu (3, 5, 5, 6 et 7), Pinot (3, 4), Madouas (2), Kung (4) et Storer (5). Ce qui aura quand même permis à la FDJ de terminer seconde au classement par équipe. Mais les regrets peuvent être énorme, surtout pour l'étape de Foix où Madouas est second et Storer 5e. D'autant que dans cette étape, et au sein de cette grosse échappée, Madouas est là pour bosser pour Storer... qui coince. Et Madouas joue donc sa carte personnelle, revenant sur Woods et Jorgenson pour leur chiper la seconde place. Mais Houle avait lui déjà franchi la ligne d'arrivée. Le Tour est quand même sauvé par la 4e place au Général de Gaudu, qui a passé un cap sur ce Tour 2022 en prouvant qu'il pouvait faire 3 semaines sans avoir de jour sans. Quand tu vois le podium, tu te dis quand même que Gaudu fait quelque chose de bien. Le problème, c'est qu'il perd quand même du temps en montagne sur les 3 de devant et qu'il perd aussi du temps sur les chronos, notamment 3 minutes sur celui de 40 km. Il est à peine + petit que Pogacar et Vingegaard et + ou - le même gabarit, donc il doit trouver des axes d'amélioration sur ce terrain. La vraie satisfaction de l'équipe, c'est Madouas. Quel équipier en or, une véritable machine. Si il y avait un prix du meilleur équipier, il serait à coup sûr sur le podium.

Quant à Pinot, il a essayé, mais il lui manquait ce truc en plus pour aller chercher une victoire. Le problème, c'est qu'il a souvent gaspillé de l'énergie comme ça, et n'a jamais pu aider Gaudu. Que se serait-il passé si Pinot avait suivi son leader plus souvent ? Pas grand chose je pense, vu les limites de Gaudu au CLM. Quoiqu'il en soit, la FDJ place ses 3 Français dans le top 15, ça passe relativement inaperçu mais c'est une belle perf.

Intermarché - Wanty - Gobert Matériaux
C'est peut-être l'un de mes choix les plus subjectifs, beaucoup vont surement penser qu'ils méritent moins que 3 étoiles. Mais j'ai bien aimé le Tour de la petite formation Belge. Malgré une campagne de Classiques plutôt réussie, Alexander Kristoff commence quand même à prendre de l'âge et à manquer de punch. Le vétéran signe quand même une 4e place à Calais en début de Tour et une belle 3e place sur les Champs. L'autre sprinteur de l'équipe, Pasqualon, se signale lors de l'étape 15 avec une 9e place. Celui qui passe le plus près de gagner, (près en terme de résultat, car dans les faits, il est loin), c'est Louis Meintjes qui termine 2e à l'Alpe d'Huez, derrière l'intouchable Pidcock. De nouveau échappé quelques jours plus tard, il finira 10e à Mende. Encore échappé (ou plutôt coincé entre l'échappée et le peloton), il terminera 9e à Peyragudes. Le fait d'avoir perdu beaucoup de temps en début de Tour lui aura permis de prendre pas mal d'échappées. Dommage qu'il n'ait pas fait du Maillot à Pois un objectif. 6e la veille du CLM de la 20e étape, il s'écroule et termine 8e du Général (c'est déjà la 3e fois qu'il termine à cette place). Un Tour un peu plus offensif pour le Suf Africain qui d'habitude se contente de suivre le groupe des leaders tant qu'il le peut. Une mention pour Van Der Hoorn et Zimmermann souvent à l'attaque.

Est-ce que le fait de diviser l'équipe en 2 (une partie pour Kristoff, l'autre pour Meintjes) condamne un peu Meintjes ? Il s'est souvent retrouvé seul en montagne.

On aurait aimé voir le petit prodige Biniam Girmay, cela sera pour l'an prochain peut-être.

BORA - hansgrohe
Si je mets 3 étoiles à Wanty, je dois être logique et faire de même avec la Bora, même si les objectifs étaient + élevés. Cette équipe a aussi tourné autour de la victoire avec 5 top 10 pour Van Poppel, 4 pour Vlasov, deux pour Kamna, et un pour Konrad, Haller et Felix Großschartner. Vlasov, en très grande forme sur le Tour de Suisse avant son abandon pour Covid, était annoncé comme un gros outsider sur le Tour. Sa chute en début de Tour, et les douleurs qu'il a trainé pendant plusieurs jours, ont ruiné ses espoirs. Il termine quand même 5e au Général, en progressant tout au long du Tour et en gagnant 2 places lors du dernier CLM. Mais il n'a jamais semblé capable de déstabiliser les favoris. Même dans la 3e semaine, quand les douleurs liées à sa chute n'étaient plus qu'un souvenir, il lâchait quand ça devenait sérieux. Mais c'est un bon apprentissage pour lui et cette équipe, déjà vainqueur du Giro avec Hindley cette année.

Team Arkéa Samsic
L'étape du Granon nous aura fait vibrer. Longtemps seul en tête, Barguil sembler voler vers la victoire avant de craquer. Aillant surement averti son équipe vie l'oreillette, Quintana avait attaqué. Il ne pourra faire mieux que second à une minute de Vingegaard, Barguil finissant lui 10e. Cette étape aura permis à Quintana, alors 12e, de se replacer à la 5e place et de ne plus jamais quitter le top 10. Il terminera 6e après avoir perdu du temps lors du CLM. Le Colombien a montré un niveau qu'on n'avait plus vu de sa part sur le Tour depuis 4 ans. De son côté, Hugo Hofstetter fera un Tour égal à lui-même, toujours placé mais jamais en mesure de rivaliser avec les meilleurs sprinteurs (8, 8, 8, 9 et 10e).

Team DSM
Romain Bardet ne devait pas faire ce Tour de France. Sa préparation avait été axée autour du Giro. Il le dit lui-même, il avait attaqué le travail en Novembre dernier. Mais son abandon à un peu plus de la moitié du Giro a changé ses plans. Il était donc présent sur ce Tour 2022. Les débuts sont prometteurs avec une 10e place à Longwy et une 8e place le lendemain à La Super Planche des Belles Filles. L'étape 11 donne même de gros espoirs, la fameuse étape du Granon, où il termine 3e et se place second au Général. Mais la suite sera plus compliquée, il va souffrir de la chaleur et il explose lors de l'étape 16 qui arrive à Foix, il dira qu'il a vécu l'une de ses pires journées et qu'il aurait abandonné sans ses équipiers. Le lendemain ça va mieux et il termine 6e à Peyragudes. Il terminera 7e au Général. Ce qui reste un résultat remarquable vu les circonstances. De son côté, Dainese termine 6 fois dans les 12 premiers, dont une 3e place à Cahors. Quand à Leknessund, il a souvent été à l'avant et semble prometteur pour le futur.

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Astana Qazaqstan Lutsenko Team
Vous allez surement penser que je les place trop haut et qu'ils méritent moins. J'ai hésite à les mettre plus bas mais Lutsenko mérite 2 étoiles à lui tout seul. Au sein d'un effectif quelconque (Velasco, Dombrowski, Zeits, Riabushenko), Lutsenko tire son épingle du jeu. Autour du top 20 au Général, il profite du Granon et de sa 8e place pour se replacer dans le top 10. 5e à Peyragudes et 6e 24 heures plus tard à Hautacam, il termine 9e au Général et confirme sa 7e place de l'an passé. Felline était visiblement fatigué de son Giro. Quant à Moscon, aux abonnés absents avant son abandon pendant l'étape 8, souffrant d'un genou.

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Movistar Team
Eric Mas était borderline top 10-12 avant son abandon pour Covid à 3 jours de Paris. Sinon pas grand chose à ressortir si ce n'est las 3e place de Verona lors de l'étape 9, où Jungels surprend ses compagnons d'échappée. La vraie satisfaction pour l'équipe, et la révélation (pour le grand public), c'est Matteo Jorgenson. Trois fois dans le top 5, très souvent devant, l'Américain réussie sa campagne Française 2022 (4e du Tour de Provence, très bon Paris-Nice avant d'abandonner, 13e du Dauphiné). Il ne va pas tarder à lever les bras un jour lui.

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Bahrain - Victorious
J'ai failli mettre deux étoiles mais non, faut pas déconner. Au final ils ne méritent pas 2 étoiles, ni une seule. Le vétéran Luis León Sánchez fait un Tour solide avec notamment sa 3e place à Megève. Teuns de son côté fait deux top 10 et ils finissent tous les deux top 20 au Général. Fred Wright confirme de son côté, avec une 2e place à Saint-Etienne derrière Pedersen, 9e et Megève et une belle 8e place sur le CLM de 40 km. La poisse avec Haig qui abandonne au bout de la 5e étape (pareil en 2021 au bout de la... 3e etape). Caruso pas trop brillant abandonne à cause du Covid. Mais bordel, où était Mohoric par contre ??? Deux victoires l'an dernier. Et sur ce Tour 2022, sa meilleure place est 31e, lors du CLM dans les rues de Copenhague. D'un côté je suis quand même ravi, un mec qui est content d'avoir "détruit le cyclisme" avec sa position assis sur le cadre, puis sa scelle télescopique, ça fait plaisir de le voir flopper. Mais c'est quand même bizarre de voir un Tour aussi fade de la Bahrain, après deux perquisitions avant le début du Tour.

Cofidis
Pas de chance avant même le départ, avec le forfait de Coquard pour Covid. Puis Guillaume Martin, qui était parti pour faire du Martin (top 10-15) abandonne à l'étape 9 à cause du Covid aussi. Simon Geschke aura été le meilleure représentant de l'équipe avec deux top 10 en 48h à Mende puis Foix. Porteur du Maillot à Pois, il doit céder face à Vingegaard. On pourra questionner sa stratégie sur certaines étapes. Benjamin Thomas signe deux belle 7e places. Il fait aussi un gros numéro avec Gougeard lors de la 15e étape mais ils sont repris non loin de l'arrivée.

TotalEnergies
Peter Sagan collectionne les top 5 sur ce Tour (deux fois 4e, deux fois 5e dont l'étape des Champs et une fois 6e). Edvald Boasson Hagen troisième de l'étape des pavés. Et c'est à peu près tout. Latour nous a fait du Latour avec de grosses attaques avant de totalement exploser, et toujours sa fébrilité en descente. Ce blocage est toujours présent.

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Lotto Soudal
Quel fiasco. Seulement deux top 10 pour Ewan (9e lors de la 3e étape au Danemark et 8e sur les Champs où il se fait un peu tasser). Mais à part ça, il a trainé sa misère en queue de peloton. Encore une fois il tombe. Depuis 18 mois, il n'arrête pas, je pense que c'est devenu psychologique à ce stade. Il a tellement peur de tomber, qu'il tombe. Chapeau à ses équipiers, notamment pour l'étape de Mende, où ils sont 3 autour de lui et finissent à 39 minutes, dans les délais. Ewan sera quand même monté sur le podium à Paris, en temps que Lanterne Rouge, à + de 5h40 de Vingegaard. Mention pour Andreas Kron, 4e à Lausanne.

B&B Hotels - KTM
Quatre top 10 pour Luca Mozzato, et 11e sur les Champs. Deux pour Jérémy Lecroq dont une 6e place sur les Champs. Et c'est tout. Où était Bonnamour, le Super Combatif de l'an passé ? Pourquoi Gougeard joue aussi mal certain coups ? Et Pierre Rolland, totalement transparent et visiblement malade.

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Je pense que je n'ai oublié personne. Côté Français, on s'en sort bien grâce à Laporte qui remporte la 18e étape. On a failli battre le record d'écart entre deux victoires d'étapes Françaises qui est de 39 il me semble. Laporte nous arrête à 38 vu que Alaphilippe avait gagné la toute première étape l'an dernier. A noter la victoire de AG2R grâce à Jungels aussi. Avec Van Aert et Philipsen, els Belges font évidemment une moisson avec 6 étapes. Les Danois en gagnent 4 grâce à Vingegaard, Cort et Pedersen. 3 pour la Slovénie avec Pogacar. 2 pour les Pays Bas avec Jakobsen et Groenewegen. 2 également pour l'Australie (Clarke et Matthews). Et une pour le Luxembourg (Jungels), l'Angleterre (Pidcock) et le Canada (Houle). Comme l'an dernier, pas de victoire d'étape pour l'Italie et l'Espagne ! La dernière pour l'Italie, ça doit être Nibali (donc ça remonte). Mais à quand remonte la dernière victoire Espagnole ? J'ai l'impression que ça fait une éternité.

Pour finir, difficile de ne pas mentionner les records battus sur ce Tour 2022... Malgré l'évolution des équipements, des méthodes de récupération, des entrainements, on ne peut pas être dupe même si je n'aime pas parler de dopage à tout va. Mais on ne peut pas fermer les yeux indéfiniment. Et quelque part, on est tous responsables. A commencer par les organisateurs qui mettent toujours + de dénivelé, avec des courses qui s'enchainent également. D'ailleurs, le tracé de ce Tour 2022 était taillé pour permettre à un Alaphilippe de briller, c'est flagrant. Bref, les équipes sont également responsables puisqu'il y a la pression des résultats. Et bien sûr il y a nous, les téléspectateurs. On se plain toujours qu'il n'y ait pas de spectacle, on veut que ça bouge tous les jours. Combien de personnes ne regardent jamais les étapes de plat, juste les 5 dernières minutes ? (ou qui veulent des étapes de plat de 20 km comme ça c'est vite réglé    ) Cette année, on n'a pas eu beaucoup de vrais étapes pour sprinteurs au final, ASO veut vendre du spectacle en permanence. Mais on oublie que les coureurs ne sont que des hommes. Il ne faut pas s'étonner de les voir prendre, à minima, des produits pour aider à la récupération. Parce que beaucoup de monde parle des performances, mais les performances ne sont pas si folles que ça pour des mecs qui s'entrainent comme ça, c'est surtout la succession des perfs jour après jour qui interroge, sans jamais montrer de signes de fatigue.

Pour conclure, j'ai quand même vu quelques éditos Belge qui m'ont bien fait rire, à base de "gardez votre Tour de dopés et hyper polluant, nous on va se consacrer à nos Classiques et on ne regardera pas le Tour 2023", surtout que le mec tape sur Van Aert, pour derrière regretter... Boonen    . Bref, qui a gagné les Classiques Belges cette année ? Et il n'y avait pas de voitures et de motos peut-être ?